Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/116

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que votre rhétorique creuse avec votre éternelle alma mater ne vous émeut même pas personnellement lorsque vous n’êtes encore qu’à demi-ivre et que vous n’avez rien à donner aux jeunes gens en échange de l’innocence et de la pureté qu’ils perdent en prenant part à vos orgies.

Sachez donc que de même qu’il était honteux pour Noé, ainsi qu’il l’est pour les moujiks, il est honteux même pour chacun de vous, non seulement de boire au point de pousser des cris inconscients, de grimper sur la table et faire toutes sortes d’extravagances ; mais il est honteux, sous prétexte de célébrer une fête intellectuelle, de manger et de boire à l’excès.

Ne démoralisez pas non plus par votre exemple les domestiques qui vous entourent. Ces centaines et ces centaines de gens qui vous servent à table, qui vous conduisent chez vous, sont des hommes comme vous, des