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Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/146

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suis venu. Mes propres conclusions m’ont d’abord terrifié et j’ai été tenté de les rejeter, mais il m’a été impossible de ne pas écouter la voix de ma raison et de ma conscience. Donc, quelque étranges que mes théories puissent paraître à bien des gens, si opposées qu’elles soient incontestablement à notre manière de vivre, si inconciliables qu’elles puissent être avec ce que j’ai pensé et préconisé jusqu’ici, je n’ai pas autre chose à faire que de les accepter.

« L’homme est faible, » m’objectera-t-on : « il ne faut pas que sa tâche dépasse ses forces. »

Ceci équivaudrait à dire : « Ma main est faible et maladroite, je ne puis tracer une ligne droite, c’est-à-dire une ligne qui soit le plus court chemin d’un point à un autre. Afin de rendre ma tâche plus aisée, je vais essayer de tracer une ligne courbe ou brisée. »