Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/16

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dangereux, au lieu de faire appel à la réflexion et à la volonté, que la nature nous a données cependant bien avant le vin et le tabac pour faire face aux difficultés de la vie, il a raison. Quand il voit tant de préméditation dans le premier usage du vin et du tabac, je crois qu’il se trompe.

Il fait trop d’honneur à l’homme en le supposant capable de tant de raisonnement préventif et de tant de préméditation utilisable. L’homme est plus instinctif, disons le mot, plus bête que ça. Il commence à boire un peu plus qu’il ne devrait parce qu’il trouve ça bon, qu’un verre de vin le rend allègre, que deux verres de vin le rendent badin et folichon, qu’une ou plusieurs bouteilles, et c’est ce qu’il cherche le plus souvent, lui donnent l’oubli, le sommeil, l’anéantissement de cette âme qui demande toujours quelque chose qu’il ne peut pas ou qu’il ne sait pas lui donner. Qui de nous n’a pas