Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/204

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dont il s’agit ne définit réellement rien, laisse les choses au point où elles en étaient auparavant, exactement de même que la définition du chœur d’église. Mais, en examinant les choses d’un peu plus près, nous arrivons à discerner la queue du serpent caché derrière cette grande abondance de mots.

L’Église, en vérité, est la vraie Église ; elle est une et indivisible, composée de pasteurs et d’un troupeau, et chacun de ces pasteurs, tous désignés par Dieu lui-même, enseigne cette unique doctrine : « Secourez-moi, ô mon Dieu ! toute chose enseignée par mes collègues et par moi-même est pure vérité. »

Voilà tout le procédé. Au-dessus et au-dessous de tout cela il n’y a rien. La fourberie tout entière est contenue dans le mot « Église » et dans le sens qui y est attaché, et la principale signification de la tromperie gît dans ce fait qu’elle met en lumière, savoir qu’il existe une nombreuse classe de gens animés