Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/254

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J’ai pris le plus vif intérêt à l’étude de Tolstoï sur les excitants et les narcotiques ; mais je n’y souscris pas pleinement. Il me semble exagéré et exclusif, en attribuant l’habitude de s’intoxiquer au seul désir d’étouffer la conscience morale. Je crois qu’on y cherche avant tout un moyen d’évasion hors de la conscience, sans épithète, j’entends la simple conscience du moi. En l’état d’ivresse, de griserie, de rêverie, ainsi obtenu, c’est l’être instinctif, inconscient, qui domine. Mais est-il forcément immoral ? À mon humble avis, il est seulement amoral (a privatif), bon ou mauvais selon sa nature, mais sans parti pris pour ou contre. La grande jouissance qu’on éprouve alors est