Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/51

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On peut dire que l’humanité suit l’une ou l’autre de ces doux directions : ou 1o elle se soumet aux lois de la conscience, ou 2o elle les rejette et s’abandonne à ses instincts grossiers.

Les uns suivent la première voie, et les autres la seconde. Il n’y a qu’un seul moyen d’adopter le premier genre de vie, c’est de développer en soi les tendances morales et d’accroître ses lumières. Il y a deux moyens d’atteindre le second but : l’un extérieur, l’autre intérieur. Le premier consiste à s’adonner à des occupations absorbantes, qui empêchent la voix de la conscience d’arriver jusqu’à nous, tandis que le second consiste à endormir en nous la conscience même.

L’homme, on le sait, peut s’aveugler de deux façons par rapport à l’objet qui se trouve devant lui : ou bien en fixant son regard sur d’autres objets plus éclatants, ou bien en plaçant devant son rayon visuel un corps opaque qui cache l’autre entièrement.