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Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/53

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endormir la conscience elle-même, et ils y arrivent par l’empoisonnement du cerveau à l’aide de narcotiques.

Supposons, par exemple, que la vie d’un homme ne soit pas d’accord avec sa conscience, et que cet homme n’ait pas assez de force pour rétablir l’harmonie. D’autre part, les distractions qui devraient empêcher son attention de se fixer sur ce désaccord sont ou insuffisantes par elles-mêmes, ou bien le sont devenues pour lui.

Cet homme, alors, qui veut persévérer dans la mauvaise voie malgré les avertissements de sa conscience, se décide à empoisonner, à paralyser complètement, et pour un certain temps, l’organe par l’intermédiaire duquel se manifeste la conscience.

L’explication de cette habitude, aujourd’hui répandue dans l’univers entier, de fumer et de s’alcooliser, ne nous est fournie ni par un penchant naturel, ni par le plaisir