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Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/80

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rieures de l’homme. Mais ces transformations sont à peine perceptibles.

Un peintre russe, Brulow, corrigeait un jour un dessin d’un de ses élèves. Il donna quelques traits de crayon çà et là, mais le résultat fut tel cependant que l’élève s’écria :

— Mais vous n’avez fait que deux ou trois traits à peine à mon dessin et il se trouve complètement changé.

Brulow répondit :

— L’art ne commence que là où des traits à peine perceptibles produisent de grands changements.

Ces paroles sont remarquablement justes, non seulement par rapport à l’art, mais à toutes les choses de la vie humaine.

Nous avons le droit d’affirmer que la véritable vie commence là seulement où apparaissent les traits à peine perceptibles, où les modifications qui se produisent sont si