Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/82

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longtemps. Une vieille femme assassinée était étendue devant lui, l’autre se trouvait là à sa portée, et la hache était entre ses mains.

La véritable vie de Raskolnikov ne commence pas au moment où il rencontre la sœur de la vieille femme, mais à celui où il n’a encore tué ni l’une ni l’autre, lorsqu’il n’est pas encore entré dans cet appartement étranger avec l’intention de commettre un crime, lorsque la hache n’est pas encore dans ses mains, et que la pensée de cette vieille usurière n’est même pas encore entrée dans son esprit. Sa véritable vie a commencé au moment où, étendu sur le divan de sa chambre, il ne pensait ni à la vieille, ni à juger s’il était juste ou non d’obéir à la volonté d’un seul homme et de faire disparaître de la surface de la terre un autre être humain indigne ; lorsqu’il se demandait s’il devait ou non rester à Pétersbourg, continuer à accepter l’argent