Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/97

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plissent dans le monde, depuis la Tour Eiffel jusqu’au service militaire ? C’est absolument inconcevable. Sans qu’on éprouve le moindre besoin, même sans qu’il existe un semblant de besoin, une compagnie est formée, un capital considérable est souscrit, des gens se mettent au travail pour établir des devis, tirer des plans ; des millions de jours de travail et des millions de kilogrammes de fer sont employés à la construction d’une tour. Quand cette tour est finie, des millions de personnes considèrent comme un devoir de monter au sommet de cette tour, d’y rester quelques instants, d’en descendre en glissant ou en rampant, et le seul effet produit sur l’esprit des hommes par cette tour, par la fréquence des ascensions qu’on y fait, est le désir et la résolution d’édifier des tours encore plus élevées, en d’autres lieux.