Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/138

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s’étaient raidies de frayeur. Elles n’avaient pas eu le temps de revenir à elles que des pas lourds, lents, incertains, résonnèrent dans le vestibule, puis tout près de la porte.

Douniacha, laissant tomber à terre le spousk, se précipita chez la barinia ; la seconde servante se cacha derrière un jupon accroché au mur ; la tante, plus courageuse, voulut d’abord tenir la porte ; mais celle-ci s’ouvrit et un moujik pénétra dans la chambre.

C’était Doutlov dans ses « bateaux ». Sans prendre garde à l’effroi des femmes, il chercha des yeux les icônes, et, n’ayant point remarqué la petite image qui se trouvait suspendue dans le coin gauche, il se signa devant le buffet garni de tasses ; il posa son bonnet sur l’appui de la fenêtre, puis fourrant sa main fort avant dans son touloupe, comme s’il eût voulu se gratter l’aisselle, il en retira une enveloppe