Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une plaisanterie. Il se mit à ramasser les billets pour les replacer dans l’enveloppe. Mais ses mains tremblaient, et il regardait toujours les jeunes filles pour se convaincre encore que c’était bien pour tout de bon.

— Vois donc, il ne peut revenir à lui, tant il est affolé par la joie, dit Douniacha, voulant montrer tout son mépris et pour le moujik et pour l’argent. Attends, je vais te le ramasser.

Elle allait joindre le geste à la parole, mais Doutlov l’en empêcha. Il chiffonna les billets dans ses mains, les fourre en tas au plus profond de son touloupe et prit son bonnet.

— Es-tu content ?

— Eh ! je ne sais plus que dire. C’est vraiment…

Il n’acheva pas. Il laissa retomber sa main, sourit, pleura presque, et sortit.