Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/209

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contre mon yamchtchik de grossières et violentes injures.

Mais les chevaux n’étaient pas d’humeur à se laisser prendre. Un instant après, yamchtchiks et chevaux avaient disparu dans le blanc brouillard de la tourmente.

La voix du vieux retentit.

— Wassili-i-i !… amène-moi l’isabelle, car autrement on ne les rattra-a-apera pas !

Un de ses compagnons, un gars de très haute taille, sauta du traîneau, détacha et monta un des chevaux de sa troïka, puis, faisant craquer la neige, disparut au galop dans la même direction.

Nous, cependant, avec les deux autres troïkas, nous suivîmes celle du courrier qui, sonnant de sa clochette, courait en avant d’un trot relevé, et nous nous enfonçâmes dans la plaine sans route.