Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/22

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dre à l’écurie ; ils possédaient aussi un carré de légumes. La vache avait donné un veau, et ils avaient des poules.

Polikey, attaché à l’écurie, avait deux poulains à soigner ; il saignait le bétail et les chevaux, leur nettoyait les sabots, et préparait des baumes de son invention : pour cela, on le payait en argent et en nature. Il avait une part de l’avoine des maîtres ; un petit moujik du village, en échange de deux mesures de cette avoine, lui donnait régulièrement, tous les mois, vingt livres de mouton.

On aurait bien vécu s’il n’y avait eu dans la famille un chagrin. Polikey, dans sa jeunesse, avait été attaché à un haras. L’écuyer qui l’occupait s’était fait connaître partout comme un voleur émérite ; on finit par le déporter. Ce fut chez lui que Polikey fit son apprentissage ; il y prit tellement l’habitude de ces « pecca-