Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/281

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vers ses chevaux attachés derrière le traîneau, il se mit à leur caresser le dos et la croupe. Le petit vieux était bien comme je l’avais imaginé : petit, maigriot, le visage ridé et bleui, la barbiche rare, un petit nez pointu, et des dents jaunes et usées. Son bonnet était tout neuf, mais son touloupe était défraîchi, sali par le goudron, et déchiré aux épaules et sur le devant ; il s’arrêtait au-dessus des genoux ; ses culottes étaient serrées dans les bottes. Lui-même il était courbé et ratatiné, et, tout en tremblant de sa tête et de ses genoux, il faisait je ne sais quoi auprès de son traîneau ; visiblement il essayait de se réchauffer.

— Eh bien ! Mitritch ! Prends donc un peu de vodka ; cela te réchaufferait bien, lui cria le conseilleur.

Mitritch tressaillit ; il rajusta l’avaloire du cheval, la douga, et vint à moi.