Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/34

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d’un ingrédient quelconque (il n’employait pas de balance, et il parlait avec une dédaigneuse ironie des Allemands qui s’en servent : « C’est bon, disait-il, pour des pharmaciens »). Il soupesa et fit sauter cet ingrédient dans sa main ; la dose lui parut insuffisante, et il en ajouta dix fois plus.

— Je mettrai le tout, ça n’en vaudra que mieux, dit-il en se parlant à lui-même.

À la voix de son seigneur et maître, Akoulina se retourna vivement, attendant ses ordres ; mais, s’apercevant qu’il ne s’adressait pas à elle, elle murmura, en faisant un geste d’admiration :

— Quelle habileté ! Où prend-il cela ?

Et elle se remit à son rouet.

Le papier qui avait enveloppé l’ingrédient était tombé sous la table. Akoulina s’en aperçut :