Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/47

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— Dieu soit loué ! dit Akoulina en se levant et en faisant le signe de la croix. Que Dieu te vienne en aide, Polikey ! ajouta-t-elle à voix basse pour qu’on n’entendît pas derrière la cloison, et en le tenant par la manche de sa chemise… Écoute-moi, Polikey, je t’en supplie par Notre-Seigneur Jésus, quand tu iras chercher l’argent, jure-moi, en baisant la croix, que tu ne boiras pas une seule goutte !

— Est-ce que je vais boire, avec tant d’argent ! lança-t-il… Comme on a bien joué du piano, sapristi ! ajouta-t-il avec un sourire. C’est une barichnia[1], sans doute. J’étais immobile, debout, devant la barinia, et la barichnia jouait toujours. Comme elle vous enlevait cela ! C’était beau à ravir l’âme !… Je voudrais bien jouer aussi, moi, ma foi. J’y

  1. Fille de barine.