Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/81

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jardinier avec la lettre dans son bonnet.

La jardinier connaissait Polikey. Après avoir lu la lettre, il lui demanda, avec une visible défiance, si c’était bien à lui que l’argent devait être remis. Polikey voulut se lâcher, mais il n’y réussit point, il ne fit que sourire, de son sourire triste.

Le jardinier lut et relut la lettre et finit par lui remettre la somme. En recevant l’argent, Polikey le mit dans sa poitrine et retourna à l’auberge. Ni le restaurant, ni le cabaret, rien ne put le tenter.

Il sentait dans tout son être une fièvre délicieuse. Il fit plusieurs haltes devant les magasins où des marchandises tiraient l’œil, des hottes, des caftans, des bonnets, des indiennes à jolis dessins, et force victuailles. Il s’arrêtait un moment, puis, s’en allait, le cœur tout réjoui.