Page:Tolstoï - Quelle est ma vie ?.djvu/49

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un pareil scandale, — dit-il, — et vous êtes officier ! »

Nous allâmes ensuite à la porte du numéro 30. Vania la tira à lui. La porte grinça en dérapant et nous nous vîmes, entourés de vapeurs savonneuses et sentîmes une odeur infecte de mauvais aliments et de tabac ; nous étions plongés dans une profonde obscurité. Les fenêtres étaient du côté opposé ; à gauche et à droite, de petites portes diversement disposées conduisaient dans les chambres aux cloisons faites de planches minces et inégales et peintes en blanc. On voyait à gauche, dans la chambre obscure, une femme qui lavait dans une auge. À droite, une vieille regardait par une petite porte. D’un autre côté, j’aperçus un moujik barbu, la face rubiconde, et chaussé de laptis, qui était assis sur un nary, les mains sur les genoux, et agitait ses pieds en les regardant d’un air sombre.

À l’extrémité du corridor se trouvait une petite porte qui conduisait dans la chambre où étaient les recenseurs. C’était la chambre de la patronne de tout le numéro 30 ; elle avait loué tout le numéro à Ivan Fedorovitch et elle le relouait au mois ou à la nuit. Dans cette petite chambre, au-dessous d’une image de doublé, était assis un