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Page:Tolstoï - Quelle est ma vie ?.djvu/86

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X


Je n’eprouvais plus ce sentiment de pitié pour mes semblables et de dégoût pour moi-même, que j’avais ressenti dans la maison de Liapine. J’etais entièrement résolu à réaliser mon projet de secourir les hommes que j’avais rencontrés dans la maison de Rjanof. Chose étrange ! — Il semble que faire du bien, donner de l’argent aux nécessiteux, est une bonne action qui doit procurer à chacun le contentement de soi-même. C’est pourtant tout le contraire qui se produisait. La charité provoquait en moi un sentiment de malveillance et de blâme à l’égard des hommes.

Un soir, pendant le premier recensement, il se passa la même scène qu’à la maison Liapine :