Page:Tolstoï - Réponse au Synode, 1901.djvu/19

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cité, il est très vrai que je ne crois pas à cette vie de l’au-delà. Mais je crois à la vie éternelle et je crois que l’homme est récompensé suivant ses actes ici et partout, maintenant et toujours. Je crois tout cela si fermement qu’à mon âge, me voyant sur le bord de la tombe, je dois souvent faire un effort pour ne pas appeler de mes vœux la mort de mon corps, c’est-à-dire ma naissance à une vie nouvelle. Et je suis convaincu que toute bonne action augmente le bonheur de ma vie éternelle, comme toute mauvaise action le diminue.

On dit que je nie tous les sacrements. Cela est parfaitement exact. Je considère tous les sacrements comme des sortilèges vils et grossiers, inconciliables avec l’idée de Dieu et l’enseignement du Christ, et, de plus, comme des transgressions des préceptes formels de l’Évangile. Dans le baptême des nouveau-nés, je vois une corruption du sens même que peut avoir le baptême pour des adultes qui embrassent consciemment le christianisme.