Page:Tolstoï - Réponse au Synode, 1901.djvu/25

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nous l’avons aperçue, leur imposture religieuse.

Qu’un Tchouvache fouette son idole ou l’enduise de crème aigrie, je puis le regarder faire avec indifférence et sans être tenté de blesser ses croyances, parce qu’il agit ainsi au nom de superstitions qui me sont étrangères et qu’il ne porte pas atteinte à ce que je considère moi-même comme sacré. Mais quand des hommes pratiquent des sortilèges et professent des superstitions grossières, au nom de ce même Dieu par qui je vis et de cette doctrine du Christ qui m’a donné la vie et peut la donner à tous les hommes, je ne puis les considérer avec tranquillité. Et ni leur grand nombre, ni l’ancienneté de leur superstition, ni leur puissance ne sauraient imposer silence à mon indignation.

En donnant à leurs actes le nom qui leur convient, je ne fais que ce que je dois faire, ce que je ne puis pas ne pas faire, du moment que je crois en Dieu et à l’enseignement du Christ. S’ils crient au sacrilège