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Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/100

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petite rivière ; ils s’accroupirent, puisèrent dans leurs gobelets de l’eau qu’ils burent en mangeant leur pain, et ainsi se reposèrent un instant, afin de reprendre des forces.

Élisée sortit de sa poche une tabatière. Sur ce, Jefim Tarassitsch secoua la tête d’un air scandalisé.

— Que vois-je s’écria-t-il. Ne veux-tu pas abandonner cette abomination ?

Élisée fit le mouvement d’abaisser sa main.

— Vaincu, dit-il, par cette concupiscence coupable.

— Qu’est-ce de nous ?

Ils se levèrent alors et reprirent leur marche. Ils firent ainsi dix verstes de plus et ils parvinrent à un gros village que la route traversait.

La chaleur était devenue écrasante, Élisée se sentait épuisé, avait son appétit à satisfaire et sa soif à étancher ; cependant, Tarassitsch ne voulait pas perdre une minute.

Tarassitsch était un intrépide marcheur ; Élisée, lui, avait bien envie de s’attarder derrière son compagnon.