Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/122

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arrêté. Il attendit, puis attendit encore, fit un petit somme, se réveilla, s’assit encore un peu, pas trace de l’ami ! Ses yeux n’y voyaient plus à force de regarder.

Déjà le soleil disparaissait derrière les cimes des arbres, et toujours pas d’Élisée.

— En fin de compte, il m’aura dépassé, songea-t-il, ou peut-être avait-il passé en voiture, recueilli par quelqu’un, sans regarder de mon côté, tandis que je dormais là. Cependant non, il aurait dû me voir ; dans la steppe on voit de loin. Faut-il m’en retourner, alors qu’il se hâte peut-être en avant de moi ? Nous nous perdrons complètement, et les choses iront au pire. Il vaut, cependant, mieux aller de l’avant ; et à la nuitée nous nous retrouverons bien.

Jefim arriva à un petit village ; là il pria le veilleur, si un homme âgé arrivait au village, de lui indiquer telle chaumière.

Cependant, Élisée ne vint pas ; Jefim continua, s’informant partout si l’on n’avait point vu un vieillard à tête chauve. Personne ne l’avait vu. Jefim ne savait ce qu’il devait penser ; et il pérégrinait solitaire.