Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/128

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à ce propos d’amers reproches : « Il me sied bien de le juger, je ne fais qu’amasser des péchés sur ma tête ; je ne veux plus y penser. » Cependant, à peine avait-il donné un autre cours à ses pensées, le même soupçon lui revenait en tête. « Dieu sait, songea-t-il de nouveau, l’homme n’a certes jamais eu l’argent, tout cela n’est que de la poudre aux yeux… »

Le lendemain matin, tous étaient debout de bonne heure ; ils allèrent à la messe au grand temple de la Résurrection, au tombeau du Seigneur, et le dissident s’attachait toujours à Jefim.

Ils entrèrent dans la maison de Dieu. De dévots, de pieux pèlerins de toutes les nations, Russes, Grecs, Arméniens, Turcs, Syriens et beaucoup d’autres se pressaient en multitude considérable. Avec beaucoup d’autres, Jefim pénétra par la porte sainte, puis, en face du corps de garde turc, il vit le lieu où le Rédempteur fut descendu de la croix et oint d’aromates ; là sont suspendus neuf lustres de dimensions colossales dont les cierges répandent dans l’espace des flots de lumière. Jefim mit là un cierge. Le