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Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/145

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et ses yeux, vifs et noirs, tantôt suivaient, à travers la portière, les champs rapidement traversés, tantôt se tournaient timidement vers sa maîtresse, ou fouillaient tous les coins de la voiture.

Devant le nez de la femme de chambre se balançait, attaché au filet de la voiture, le chapeau de la maîtresse ; un petit chien était couché sur ses genoux, et ses pieds reposaient sur des caisses placées au fond de la voiture et que l’on entendait ballotter, tandis que les ressorts craquaient sous les cahots, et que les portières cliquetaient.

Les mains croisées sur les genoux, les yeux fermés, la maîtresse s’appuyait légèrement sur les coussins placés derrière elle, et, fronçant un peu le sourcil, elle toussa, d’une toux qu’elle cherchait à retenir. Elle avait la tête couverte d’un bonnet de nuit et un foulard bleu était noué autour de son cou délicat et blanc. Une raie droite, qui se perdait sous le bonnet, séparait ses cheveux, blonds, pommadés et singulièrement lisses, qui retombaient en bandeaux plats le long de son visage pâle et émacié.