Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/162

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très bien ! »… Et comme il s’arrêtait, je fus prise d’angoisse et d’inquiétude. En voulant crier, je me suis réveillée… N’y aurait-il pas quelqu’un de mort ? Oncle Chwedor ! Eh ! oncle !

Fédor ne fit aucune réponse.

— Ne serait-il pas mort ? Nous allons voir, fit un des cochers qui venait aussi de se réveiller.

La main maigre et velue qui pendait du poêle était froide et décolorée.

— Il faut que j’avertisse le maître de poste… il me semble qu’il est mort, dit le cocher.

Le lendemain, on l’enterrait derrière un buisson dans le nouveau cimetière, et, pendant plusieurs jours, Nastasïa racontait son rêve à tout le monde, et elle disait qu’elle avait été la première qui avait mis la main sur l’oncle Fédor.


III


Le printemps arriva. Dans les rues mouillées, de petits ruisseaux se frayaient activement un chemin dans la boue ; les couleurs des vête-