Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/166

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Tout au moins ce serait une satisfaction pour la malade… Et à Dieu tout est possible.

— Non, je ne puis plus vivre, dit la mère. Ah ! si Dieu avait voulu me prendre à sa place ?

Et ses sanglots convulsifs devinrent si violents qu’elle perdit connaissance.

Le mari de la malade se couvrit le visage de ses mains et s’élança hors de la chambre.

La première chose qu’il rencontra dans le corridor fut un petit garçon de six ans courant après une petite fille plus jeune.

— Ne voulez-vous pas que je conduise les enfants à leur mère ? demanda la bonne.

— Non, elle ne veut pas les voir. Ils l’étourdissent.

Le petit resta un instant debout, regardant son père, puis, tout à coup, il frappa du pied et courut plus loin.

— C’est mon cheval, papa, cria-t-il en montrant sa sœur.

Pendant ce temps-là, la cousine était assise dans l’autre chambre auprès de la malade, essayant de la préparer à la mort par une