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Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/173

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bien un Golubez[1]. Et tu n’auras pas besoin de payer du wodka au garde. Pour si peu de chose il n’est pas nécessaire de lui donner à boire. Il y a quelques jours, j’avais cassé le timon de ma voiture, je m’en suis coupé un neuf superbe… et personne ne m’a rien dit.

Le lendemain matin, — l’aurore rougissait à peine, — Serega prit une hache et se rendit au bois.

La rosée tombait encore, et le soleil n’éclairait pas encore. Au levant, l’obscurité se dissipait insensiblement et une lumière pâle se jouait dans la voûte céleste recouverte de légers nuages. Pas un brin d’herbe, pas une seule feuille au sommet des arbres ne bougeait. De loin en loin le calme du bois n’était troublé que par un battement d’ailes dans les branches des arbres ou par un frôlement sur le sol. Soudain, un bruit étranger à la forêt éclata à la lisière du bois. Ce bruit résonna de nouveau et commença à se répéter régulièrement au pied d’un des arbres qui se dressaient là immobiles.

  1. Une croix tombale recouverte d’un toit.