Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/232

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— Mais combien aurai-je de déciatimes ?

— Nous n’avons pas vos habitudes de calculer. Tu auras pour mille roubles tout le terrain que tu parcourras en un jour.

Pacôme pensa qu’en un jour on pouvait faire beaucoup de chemin.

L’Ancien riait toujours.

— Oui, ajouta-t-il, tout ce terrain sera à toi, à une condition : il faudra que tu reviennes, à la fin de la journée, à l’endroit d’où tu seras parti, sinon tu perdras ton argent.

— Comment saurez-vous les directions que je prendrai ?

— Voilà comme nous ferons : nous nous réunirons tous à l’endroit d’où tu partiras. Tu iras à pied, et quelques jeunes gens te suivront à cheval pour planter des pieux où tu leur diras de le faire. Ensuite, nous ferons, avec une charrue, un sillon d’un pieu à l’autre. Tu es libre d’aller ou bon te semblera, mais il faut que tu sois revenu à ton point de départ au coucher du soleil.

Pacôme accepta, et on décida d’entreprendre cette affaire dès le lendemain.