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Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/89

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riodes de ces fonctions et en était sorti immaculé.

Sa famille comptait parmi les plus nombreuses : deux fils mariés avec des enfants tous vivant sous le même toit.

D’extérieur imposant, il portait entière sa barbe luxuriante, se tenait droit comme un soldat, et, presque septuagénaire, c’est à peine si quelques cheveux blancs argentaient sa chevelure.

Élisée était un petit vieux, ni riche ni pauvre, ayant pérégriné dans sa jeunesse comme charpentier, et devenu dans ses vieux jours de plus en plus casanier, afin de se consacrer à l’agriculture.

Un de ses fils cherchait fortune à l’étranger, l’autre était demeuré à la maison.

Élisée avait l’esprit serein et le cœur bon. Il buvait volontiers son petit verre d’eau-de-vie, prenait sa prise de tabac et aimait la chansonnette ; cependant c’était un compagnon pacifique, vivant en bonne intelligence, avec ses voisins et affectueux dans son intérieur.

De taille moyenne, Élisée avait le teint bronzé, la barbe crépue et foncée, puis — comme son