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Page:Tolstoï - Une seule chose est nécessaire.djvu/321

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Nous arrivions à la cour du postillon. Il n’y avait personne. Une femme ivre s’approcha, marmonnant quelque chose, puis s’avancèrent des paysans, parmi lesquels se trouvait le patron du relais. Je lui demandai deux chevaux frais. Avait-il compris ou non, mais il s’approcha de ma voiture, faillit tomber sous le cheval que mon cocher dételait et il le repoussa. Il commença à m’injurier, cria qu’il ne donnerait pas de chevaux. Sa femme parut et se mit à l’entraîner. Les hôtes criaient aussi, des injures sans doute, on ne pouvait rien comprendre. Je pensai que je serais obligé de rester là, faute de chevaux. Mais mon cocher détela, promit de tout arranger et s’en alla. Je voulus essayer de mettre tout le monde d’accord, d’expliquer, personne ne pouvait rien comprendre. Je me rendis sous l’auvent et attendis. Enfin, arriva un garçon de douze ans, aux joues rouges ; comme il me l’a dit plus tard, lui aussi avait déjà bu, mais lui seul, de toute