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GUY DE MAUPASSANT

petits récits dans lesquels il ne s’est point soumis à la fausse théorie qu’il avait acceptée, et il n’a pas écrit quelque chose de beau[1], mais il a dit ce qui l’émouvait ou ce que lui indiquait son sentiment moral. Et d’après ces récits, non pas d’après tous mais d’après les meilleurs d’entre eux, on voit comment ce sentiment moral se développait et augmentait chez l’auteur.

Et c’est là précisément la vertu étonnante de tout talent. Pourvu que, sous l’influence d’une fausse théorie, il ne se fasse pas violence à lui-même, le talent fait l’éducation de celui qui le possède, le guide dans la voie du développement moral, lui fait aimer ce qui est digne d’amour et lui fait détester ce qui vaut la haine.

L’artiste n’est un artiste que parce qu’il

  1. En français dans le texte.