que l’humanité a déjà traversé deux périodes : celle de la religion et celle de la métaphysique, et qu’elle entre aujourd’hui dans une troisième, supérieure, celle de la science, et que tous les phénomènes religieux ne sont que la survivance d’un organe spirituel jadis nécessaire à l’humanité, mais qui a perdu depuis longtemps sa raison d’être. Il est admis que l’essence de la religion est dans la reconnaissance d’êtres imaginaires et dans leur adoration, comme, déjà dans l’antiquité, l’a cru Démocrite, et comme l’affirment les philosophes modernes et les historiens de la religion.
Tout d’abord la conception d’êtres invisibles et surnaturels n’est pas toujours le résultat de la terreur inspirée par les phénomènes inexpliqués de la nature. Nombre d’esprits éminents aussi bien dans le