Page:Tolstoï - Zola, Dumas, Maupassant.djvu/24

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à l’idée de n’être qu’un moment dans le perpétuel devenir de l’esprit humain. Cela serait déjà si beau d’avoir été, pendant une heure, le porte-parole d’une génération ! Et puisqu’on ne fixe pas une littérature, puisque tout évolue sans cesse et que tout recommence, il faut bien s’attendre à voir naître et grandir les cadets qui vous remplaceront, qui effaceront peut-être jusqu’à votre souvenir. Je ne dis point que le vieux combattant qui est en moi n’a pas, par instants, des envies de résistance, lorsqu’il croit sentir son œuvre attaquée. Mais, en vérité, devant le prochain siècle qui se lève, j’ai encore plus de curiosité que de révolte, plus d’ardente sympathie que d’inquiétude personnelle, et que je périsse donc, et que toute ma génération périsse avec moi, si réellement nous ne sommes bons qu’à com-