Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dieu et son prochain, —et l’amour charnel de l’homme pour la femme et de la femme pour l’homme. C’est une grande erreur. Il n’y a rien de commun entre ces sentiments. Le premier, —l’amour spirituel pour Dieu et son prochain—est la voix de Dieu ; le second—l’amour entre homme et femme—est la voix de la bête.

3. La loi de Dieu consiste à aimer Dieu et son prochain, c’est-à-dire, tous les hommes sans distinction. Dans l’amour sexuel, l’homme aime une femme plus que tous et la femme n’aime qu’un seul homme. Il s’ensuit le plus souvent que l’amour sexuel empêche l’homme d’observer la loi divine.

III.— Malheurs provoqués par la licence sexuelle.

1. Tant que tu n’as pas exterminé dans sa racine le désir sexuel que tu éprouves pour une femme, ton esprit sera lié aux choses de la terre, comme le veau-têtard est lié à sa mère. Les gens pris de désir s’agitent comme un lièvre pris dans un piège. Dès qu’ils sont pris dans les filets de la passion charnelle, ils restent longtemps sans pouvoir se débarrasser des souffrances. Sagesse bouddhiste.

2. Le papillon de nuit vole vers la lumière parce qu’il ne sait pas qu’il se brûlera les ailes ; le poisson avale l’amorce