Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/120

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2. L’homme craint la mort à laquelle il est soumis. L’homme qui ne connaît ni le bien ni le mal semble plus heureux, mais il est irrésistiblement attiré à les connaître. L’homme aime l’oisiveté et la satisfaction des désirs sans souffrances, mais ce n’est que le travail et les souffrances qui lui donnent la vie, à lui et à toute son espèce.

3. C’est une grande erreur que de supposer que les hommes peuvent avoir une vie spirituelle élevée, alors que leur corps demeure dans le luxe et l’oisiveté. Le corps est toujours le premier élève de l’âme. THOREAU.

4. Si l’homme vit seul et se dispense de la loi du travail, il en est immédiatement puni par le fait que son corps s’anémie et s’affaiblit. Si l’homme vit dans l’oisiveté et force les autres à travailler pour lui, il s’en trouve immédiatement puni par ce fait que son âme s’obscurcit et s’abaisse.

5. L’homme vit d’une vie spirituelle et d’une vie matérielle. Il y a une loi pour la vie spirituelle et une autre pour la vie matérielle. La loi de la vie matérielle, c’est le travail, et la loi de la vie spirituelle, c’est l’amour. Si l’homme déroge à la loi matérielle, celle du travail, il dérogera inévitablement à la loi spirituelle, celle de l’Amour.

6. Bien que les habits offerts par le roi soient magnifiques, ceux qu’on se fait soi-même sont meilleurs : bien que la nourriture des riches soit bonne, le pain que l’on gagne soi-même est le meilleur plat. SAADI.