Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

6. Ne fais jamais faire par les autres ce que tu peux faire toi-même.

7. Le doute, la tristesse, l’abattement, l’indignation, le désespoir, tous ces démons veillent sur l’homme, et dès qu’il mène une vie oisive, ils l’attaquent. Le moyen le plus sûr de se protéger contre ces démons, c’est un travail corporel assidu. Dès que l’homme se met à cette besogne, aucun démon n’ose plus l’approcher et ne fait que grogner de loin. CARLYLE.

8. Le démon, lorsqu’il pèche les hommes à la ligne, se sert de différentes amorces. Mais l’homme oisif n’a pas besoin d’amorce, il se fait prendre sans amorce.

9. Il est préférable de prendre une corde, d’aller chercher du bois dans la forêt et de le vendre pour acheter du pain que de demander aux gens de vous en donner. Si l’on vous refuse, vous en aurez du dépit ; si on vous le donne ce sera pis encore : vous aurez honte. MAHOMET.

10. Il y avait une fois deux frères ; l’un travaillait chez un seigneur, l’autre vivait du travail de ses mains. Le frère riche dit un jour au pauvre :

— Pourquoi ne vas-tu pas travailler chez le seigneur ? Tu ne connaîtrais pas de besogne pénible. A cela le pauvre répliqua :