Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/162

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il ne fait que montrer ainsi qu’il ne comprend pas son mérite intérieur qui, en comparaison de toutes les marques extérieures de distinction, est comme le soleil par rapport à la bougie.

7. Un homme ne doit pas se vanter devant les autres. Il ne le doit pas, parce que la chose la plus précieuse en lui, c’est son âme et que personne, sauf Dieu, ne connaît le prix de l’âme humaine.

8. La fierté n’est pas du tout la même chose que la conscience de la dignité d’homme. Les faux honneurs et les fausses louanges augmentent la fierté, alors qu’au contraire, les fausses humiliations et le faux blâme augmentent la conscience de la dignité.

IV. — Conséquences de la tentation de l’orgueil.

1. De même que les mauvaises herbes qui poussent parmi le blé, boivent l’eau et le jus de la terre et empêchent le soleil de pénétrer jusqu’au blé, l’orgueil absorbe toutes les forces de l’homme et lui cache la lumière de la vérité.

2. La conscience du péché est souvent plus utile à l’homme qu’une bonne action : la conscience du péché humilie l’homme, alors qu’une bonne action augmente souvent sa fierté.

3. Il y a bien des punitions pour un orgueilleux ; mais la