Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/164

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V. — La lutte contre la tentation de l’orgueil.

1. Il y aurait bien moins de mal sur la terre si le sentiment de l’orgueil n’existait pas. Comment se débarrasser de cette cause du mal ? Il n’y a qu’un moyen : le travail de chacun sur lui-même. Les tentations de l’orgueil ne disparaissent que lorsque nous extirpons en nous cette profonde racine du mal. S’il vit dans notre cœur, comment pouvons-nous espérer qu’il mourra dans les cœurs des autres hommes ? C’est pourquoi, la seule chose que nous puissions faire pour notre bien et pour le bien des autres, c’est de tarir en nous cette source du mal dont les autres souffrent. Aucune amélioration n’est possible, tant que chacun n’aura commencé cet amendement de lui-même. — D’après LAMENNAIS.

2. Il n’est facile de vivre avec un homme que si on ne se considère pas comme supérieur et meilleur que lui ; et qu’on ne le croit ni supérieur ou ni meilleur que soi-même.

3. Le but principal de la vie est le perfectionnement de l’âme. Mais l’orgueilleux se croit toujours très bon. C’est pour cette raison que l’orgueil est particulièrement nuisible. Il empêche de travailler à l’œuvre principale de la vie humaine : devenir meilleur.

4. « Mais que le plus grand d’entre vous soit votre serviteur.