Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/204

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L’homme ne peut se libérer de la tentation que par une lutte constante contre lui-même, et par l’évocation continuelle de son unité avec Dieu, cherchant ainsi son approbation seule.

3. Il ne nous suffit pas de vivre de notre vie intérieure, la seule vraie, nous voulons vivre d’une autre vie encore, d’une vie imaginaire dans la pensée des autres, et nous nous efforçons à cette fin de paraître autres que nous ne sommes en réalité. Nous nous efforçons sans cesse de dompter cet être imaginaire, sans nous soucier du vrai, de celui que nous sommes en réalité. Si notre âme est paisible, si nous avons foi, si nous aimons, nous nous empressons d’en parler au plus tôt, afin que ces vertus ne soient pas seulement nos vertus, mais aussi celles de l’être imaginaire qui existe dans la pensée des autres. Pour faire croire aux gens que nous avons des qualités, nous sommes prêts même à y renoncer. Nous sommes prêts à devenir lâches à condition de passer pour braves. PASCAL.

4. L’une des expressions des plus dangereuses et des plus nuisibles est : « tous font ainsi. »

5. Lorsqu’il est difficile, et presque impossible, de comprendre pourquoi l’homme agit comme il le fait, sois sûr que la raison de ses actes réside dans le désir d’être glorifié par les hommes.

6. On ne berce pas un enfant pour le débarrasser de ce qui le fait crier, mais pour qu’il ne puisse pas crier. Nous