Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

savants qui mènent une vie irrégulière. Et leur agrément est de profiter du régime existant, afin de satisfaire leur oisive curiosité qui ne demande pas de grands efforts intellectuels.

IV. — La quantité de matières à étudier est innombrable, tandis que les capacités du savoir de l’homme sont limitées.

1. Un savant persan dit : « Lorsque j’étais jeune, je me suis dit : je veux connaître toute la science ; et j’ai appris presque tout ce que savaient les hommes. Mais lorsque je suis devenu vieux et que j’ai jeté un coup d’œil sur tout ce que j’ai appris, je me suis aperçu que ma vie a passé et que je ne sais rien. »

2. Les observations et les calculs des astronomes nous, ont appris bien des choses dignes d’étonnement ; mais le résultat le plus important de leurs études est, sans doute, celui qu’ils nous ont révélé l’abîme de notre ignorance. Sans ces connaissances, la raison humaine ne pourrait jamais se représenter toute l’immensité de cet abîme. Si l’on réfléchi à cela, on peut arriver à une grande transformation dans la détermination des buts finals de l’activité de notre raison. KANT.

3. « Il y a des herbes sur la terre ; nous les voyons ; de la lune nous ne pourrions pas les apercevoir. Sur ces herbes il y a des fils—sur ces fils des petits organismes ;