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Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/328

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spirituel est la conséquence d’une modification de la conscience ; c’est-à-dire un homme qui se croyait être d’abord purement un animal, commence à se reconnaître comme un être spirituel. Quand ce changement s’est effectué, ce qui semblait avant une privation, une souffrance, n’est plus une privation ni une souffrance, mais une préférence naturelle du meilleur au plus mauvais.

2. On croit et on dit que pour remplir la mission de la vie, il faut avoir la santé, l’aisance et, en général, être dans des conditions extérieures favorables. C’est inexact : la santé, l’aisance et les conditions extérieures favorables ne sont pas nécessaires pour remplir sa mission et obtenir le bonheur. Il nous est donné la possibilité d’acquérir le bien spirituel et que rien ne peut détruire : le bien de développer en soi l’amour. Seulement, il faut croire en cette vie spirituelle, concentrer vers elle tous ses efforts.

Tu mènes une vie charnelle, tu travailles pour elle ; mais dès que tu trouves des obstacles dans cette vie, transporte-toi dans la vie spirituelle ; car la vie spirituelle est toujours libre. C’est comme les ailes de l’oiseau. L’oiseau marche sur ses pattes. Mais voilà que survient un obstacle, un danger, et l’oiseau, ayant foi en ses ailes, les déploie et survole.

3. L’unique œuvre joyeuse et vraie de la vie est d’élever son âme ; et pour élever son âme, il faut renoncer à soi-même. Commence par le renoncement dans les petites choses ; lorsque tu t’habitueras à renoncer aux petites, tu pourras renoncer aux grandes.

4. Lorsque la lumière de ta vie spirituelle s’éteint, l’ombre