Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/418

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2. Pourquoi t’agites-tu, malheureureux ? Tu cherches le bien, tu cours quelque part, et le bien est en toi-même. Inutile de le chercher à d’autres portes. Si le bien n’est pas en toi, il n’est nulle part. Le bien est en toi, en ce que tu peux aimer tous, non pour quelque chose, mais pour vivre, et non de ta propre vie, mais aussi de celle des autres. Chercher le bien dans le monde et ne pas profiter du bien qui est en notre âme, revient au même que d’aller puiser l’eau dans une grande mare trouble et éloignée, tandis qu’il y a à côté une source pure venant de la montagne. D’après ANGÉLUS.

3. Si tu veux le vrai bonheur, ne le cherche pas dans les pays éloignés, dans la richesse, dans les honneurs, ne le demande pas aux hommes, ne t’inclinent pas devant eux et ne lutte pas contre eux pour le bonheur. On peut, par ces moyens, obtenir des richesses, un grand titre et diverses choses inutiles ; mais le vrai bonheur, dont chacun a besoin, ne peut être obtenu auprès des hommes, ni acheté ou sollicité, ni donné gratuitement. Sache que tout ce que tu ne peux prendre toi-même, ne t’appartient pas et ne t’est pas nécessaire. Tu peux toujours prendre toi-même, par une vie juste, tous ce dont tu as besoin.

Oui, le bonheur ne dépend ni du ciel, ni de la terre, mais uniquement de nous-mêmes. Il n’y a qu’un seul bien au monde, lui seul nous est nécessaire. Quel est donc ce bien ? C’est la vie dans l’amour. Et ce bien peut être facilement obtenu. D’après SKOVORODA.