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VIII — Le vrai bonheur de l’homme n’est que la joie spirituelle.

1. L’homme vit par l’esprit et non par le corps. Lorsque l’homme le sait et qu’il a voué sa vie à l’esprit et non au corps, on peut le mettre aux fers, le verrouiller derrière des lourdes portes, il sera toujours libre.

2. Tout homme connaît deux vies : la vie charnelle et la vie spirituelle. Dès qu’elle atteint sa plénitude, la vie charnelle commence à faiblir. Et elle faiblit de plus en plus et arrive à la mort. La vie spirituelle, au contraire, grandit et devient toujours plus ferme, depuis la naissance jusqu’à la mort. Si l’homme ne vivait que de la vie charnelle, toute son existence serait celle d’un condamné à mort. S’il vivait pour son âme, le bonheur qu’il y trouverait grandirait de jour en jour, et la mort ne l’effrayerait pas.

3. Pour mener une existence heureuse, point n’est besoin de savoir d’où tu es venu et ce que tu deviendras dans l’autre monde. Pense uniquement à ce que veut ton âme, et tu n’auras pas besoin de t’inquiéter d’où tu es issu et ce qui t’arrivera après la mort. Tu n’auras pas besoin de tout cela, parce que tu éprouveras le bonheur complet qui ne s’inquiète ni du passé ni de l’avenir.