Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

2. Vous êtes bien malheureux, vous, les gens du monde ! Les chagrins et les inquiétudes sont au-dessus de vos têtes et sous vos pieds, à droite et à gauche, et vous êtes des énigmes pour vous-mêmes. Et vous resterez toujours énigmes si vous ne devenez pas joyeux et affectueux comme les enfants. Alors seulement vous Me connaîtrez et, m’ayant connu, vous vous comprendrez vous-mêmes et vous pourrez vous gouverner. Alors seulement, lorsque vous regarderez le monde à travers votre âme, tout sera joie pour vous sur la terre et en vous-mêmes. Soutes bouddhistes.

3. On ne peut aimer que la perfection. Il faut donc, pour aimer : ou bien considérer comme parfait ce qui ne l’est pas, ou bien aimer ce qui est parfait, c’est-à-dire Dieu. Si l’on considère comme parfait ce qui ne l’est pas, l’erreur se révélera tôt ou tard et l’amour ne sera plus. Mais l’amour de Dieu, c’est-à-dire de la perfection, ne peut pas finir.

4. Dieu est amour ; celui qui demeure dans la charité, demeure en Dieu et Dieu en lui. Personne n’a jamais vu Dieu ; mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est accompli en nous. Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu » et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. Car celui qui n’aime point son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? Frères, aimons-nous les uns les autres, car l’amour vient