Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/75

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3. Si nous aimons ceux qui nous plaisent, qui nous louent, qui nous font du bien, nous les aimons pour nous-mêmes. Le véritable amour est celui qui nous fait aimer non pour notre plaisir, mais pour le bien des hommes que nous aimons ; nous devons les aimer, non pas parce qu’ils sont agréables ou utiles, mais parce que dans chaque homme nous reconnaissons l’esprit qui vit en nous. Ce n’est qu’ainsi que nous pouvons aimer, comme nous l’a appris le Christ, non seulement ceux qui nous aiment, mais aussi ceux qui nous haïssent : nos ennemis.

4. Tâche d’aimer celui que tu n’aimais pas, que tu blâmais, qui t’a offensé. Si tu y réussis, tu connaîtras une sensation nouvelle de joie. De même que la clarté éclate après les ténèbres, la lumière de l’amour s’allumera avec plus d’intensité et plus joyeusement en toi, après s’être libéré de l’inimitié.

5. Le meilleur des hommes est celui qui aime tous et qui fait du bien à tous, qu’ils soient bons ou méchants. MAHOMET.

6. « Je suis triste, ennuyé, seul. » Mais qui donc t’a ordonné de fuir tous les hommes et de te murer dans la prison de ton misérable et ennuyeux « moi ».

7. Agis de façon à pouvoir dire à chacun : fais comme moi. D’après KANT.