Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/107

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Dieu et leur prochain, tant les opprimés que les oppresseurs.

Mais, quelque étonnants que soient les faits cités ici, leur importance réside non en eux-mêmes, mais dans leur effet sur ceux qui les apprendront, et j’ai peur que la plupart des hommes qui liront cet appel n’en comprennent pas toute la portée.

« Mais ce sont des révoltés, des paysans grossiers, illettrés, des fanatiques qui sont sous une mauvaise influence ; c’est une secte nuisible, antisociale que le gouvernement ne peut vraiment supporter et doit réprimer comme tout ce qui est nuisible au bien général des hommes. Si des enfants, des femmes, des innocents en souffrent, que faire ? » diront en haussant les épaules les hommes que ne pénétrera pas la portée de cet événement.

En général, cet événement comme tout événement dont la place est bien nettement définie, semblera peu important à la majorité des hommes : il y a des contrebandiers, il faut les arrêter ; il y a des anarchistes, des terroristes, il faut sauvegarder d’eux la société ; il y a des fanatiques, des skoptzi, il faut les enfermer, les déporter ; il y a ceux qui détruisent l’ordre social, il faut les opprimer.