Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/179

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ceptions des hommes d’État russes sont faussées au point qu’ils croient humiliant pour eux, ou dangereux pour l’État, de réparer la faute commise en rétablissant les Doukhobors dans leur situation ancienne qui satisfait tout le monde ? Est-ce que le dévouement des hommes d’État russes aux règnes précédents est si aveugle qu’ils persévèrent dans leur service de l’ours en soutenant, coûte que coûte, la triste faute commise alors et qui eut des suites si peu désirables et si douloureuses sous tous les rapports ? Et cependant, il semblerait si simple, si facile pour le gouvernement d’abroger avec courage, l’ordre qui prouve en fait son insolvabilité, de se débarrasser lui-même de ces difficultés en délivrant des hommes innocents des persécutions et de l’anéantissement.

En tout cas, cette abrogation est pour le gouvernement le seul moyen d’effacer la tache honteuse qui frappe tous les yeux et dont, avec horreur, honte et dégoût, se souviendront non seulement les générations futures, mais les propres enfants de ceux qui commettent et autorisent ces crimes.