Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Celui qui souffre pour l’œuvre du Christ, non par l’inspiration des hommes, mais parce qu’il ne peut agir autrement devant Dieu, n’a besoin ni de consolations, ni de récompenses humaines, mais pour celui qui agit non pour Dieu, mais pour la gloire des hommes, c’est lourd, et il faut le consoler, le soutenir et lui demander pardon s’il souffre à cause de nous.

« C’est pourquoi, mes frères, ne persistez pas dans votre refus du service d’État, si vous ne le faites que pour éviter le reproche d’être faibles. Si vous pouvez faire ce qu’on demande de vous, faites-le, délivrez ainsi des souffrances vos faibles femmes, vos enfants, vos malades, vos vieillards. Si en l’homme n’est pas ancré l’esprit du Christ, qui ne lui permet pas d’agir contrairement à la volonté de Dieu, alors chacun de nous doit, pour l’amour des siens, renoncer au passé et se soumettre ; et personne ne vous condamnera pour cela. Ainsi devez-vous agir si vous le pouvez.

« Et si l’esprit du Christ est ancré en l’homme, et s’il vit non pour soi, mais pour remplir la volonté de Dieu, alors, malgré son désir de faire tout pour les siens qui souffrent, il ne pourra faire cela, pas plus qu’un